Capteur | NA |
Objectif | 60 mm |
Dimensions (HxLxP) / Poids | 122.5 x 104.5 x 67.5 mm / 345 g |
Film utilisé | Fujifilm Instax mini |
Format de l'image (LxH) | 46 x 62 mm |
Nombre de vues par paquet | 10 |
Flash | Oui |
L’Instax Mini 41 de Fujifilm espère incarner l’essence des boîtiers instantanés argentiques grand public : esthétique, pas trop cher, facile à utiliser et permettant de partager directement des photos uniques.
Nouvelle itération de l’appareil photo instantané produisant des clichés au format carte de crédit, l’Instax Mini 41 n’est certes pas une révolution technologique. Il entend renforcer néanmoins la cohésion visuelle de l’offre photographique de Fujifilm. Basé sur les mêmes codes néo-rétro que la plupart des boîtiers numériques récents du japonais (X100VI, GFX100RF, etc.), il a fait l’objet de beaucoup de travail de la part des designers.
© Adrian Branco pour Les Numériques
S’il ne représente pas l’entrée de gamme des boîtiers Instax Mini, puisque de nombreux appareils d’ancienne génération sont vendus sous la barre des 90 € (Instax Mini 12), il n’est clairement pas un produit de luxe avec son étiquette à 110 €. Mais bon sang, qu’est-ce qu’il en jette !
Puisque toute évaluation d’une apparence est subjective, autant nous jeter dans l’exercice : que cet appareil est beau. Oui, son prix de 110 € lui interdit les matériaux nobles. Il se contente même d’être une carlingue en plastique, mais sacrément bien moulée : les raccords entre les parties plastiques sont millimétrés, rien ne dépasse.
© Adrian Branco / Les Numériques
Le style de l'Instax Mini 41 est une forme de consolidation du look néo-rétro que Fujifilm a lancé et porté à bout de bras depuis le lancement de son premier X100 en 2011. Une démarche qui lui a permis de peaufiner son art : à leur mesure et dans leur gamme de prix, le GFX100RF et ce petit Instax sont des leçons de design.
© Adrian Branco / Les Numériques
Le faux revêtement cuir du moulage plastique présent en façade et sur le repose-pouce est un modèle de réussite. Le rendu est beau, le toucher agréable et pas médiocre du tout. Les courbes sont harmonieuses, l’imbrication des couleurs (noir, bleu gris et touches d'orange) est réussie. Seul le dos qui masque la cassette de recharge des films fait un peu vide. Et comme vous pouvez le voir sur notre photo, celle-ci peut vite marquer les frottements un peu trop intenses. La seule micro fausse note pourrait être le compteur de vues restantes, que certains — les myopes notamment — pourraient trouver un peu petit et mal positionné.
© Adrian Branco / Les Numériques
L’Instax Mini 41 a la vertu de ne pas nous obliger à suivre une formation pour l’utiliser. Il tire son énergie de deux accumulateurs AA/LR06 (fournis) et s’ouvre facilement, tandis que le remplacement de la cassette de 10 films est enfantin. Le compte-vues indique combien de prises il reste.
Pour photographier des amis ou une scène, il suffit de l’allumer et appuyer sur le déclencheur. Et si l'on souhaite capturer la poterie de grand-mère, on place la bague optique sur la position close-up (gros plan) et on déclenche. Un tour de bague et le boîtier s’éteint. Simple, basique.
Ce caractère spartiate peut cependant frustrer. Il est ainsi impossible de choisir de sous ou surexposer une image, de réaliser une pose longue de nuit, etc. Aucun débrayage n’est ici possible. Oui, l’Instax Wide EVO est là pour offrir bien plus de choix créatifs, mais ce boîtier numérico-argentique de Fujifilm est quatre fois plus cher et le format bien plus grand.
© Adrian Branco / Les Numériques
La force et l'intérêt du format Mini, c'est sa taille équivalente à celle d’une carte de crédit — et ainsi facile à glisser dans n’importe quel portefeuille. Si ce format a logiquement la faiblesse de cette qualité avec une surface utile plutôt chiche, les appareils Mini ont un défaut commun : des optiques un peu trop grand-angle pour bien faire ressortir les sujets. Équivalent à un 30 mm, cette optique permet de placer deux visages dans le cadre, mais sans leur donner une quelconque présence.
Nous aurions beaucoup aimé que Fujifilm se penche sur une formule optique plus proche d’un équivalent 40/50 mm afin de produire des portraits et cadrages plus serrés. Un vœu qui impose nécessairement des contraintes optiques réelles — le cercle image d’une optique Instax est très grand et les ouvertures souvent très faibles (entre f/11 et f/14). Mais si Lomography a réussi à produire des optiques plus lumineuses (avec un vignetage très fort), les opticiens de Fujifilm devraient pouvoir faire quelque chose !
© Adrian Branco / Les Numériques
Un des intérêts des appareils instantanés, c'est leur déclenchement… instantané et des images toujours nettes. Avec un diaphragme fermé à f/12,7 (si, si !), seuls les éléments trop proches sont flous.
Ce côté “je presse le déclencheur et la photo est capturée” ne doit cependant pas occulter les faiblesses, de précision de cadrage d'une part, mais aussi et surtout de temps. Il faut effectivement compter plusieurs secondes pour que la photo capturée soit éjectée par le boîtier.
À gauche, la position de base ; à droite, la position (un peu plus) macro qui décale le centre de l'image “vue” par l'objectif, donc photographiée.
Du point de vue du cadrage, Fujifilm n’ayant changé ni la formule optique ni sa chimie, la seule différence majeure qu’apporte ce boîtier en matière de prise de vue est sa correction de la parallaxe pour les gros plans. En effet, comme le viseur est un machin en plastique au cadre fixe, absolument pas représentatif de ce que voit réellement l’optique, il existe un écart majeur de cadre entre ce que l’on voit à 5 m et ce que l’on tente de cadrer à 30 cm.
Jadis, cette image aurait été floue. La position proxiphotographie permet désormais de s'approcher un peu plus des sujets…
Pour combler un peu ce défaut, Fujifilm a équipé son viseur d’un marqueur circulaire qui se déplace d’un cran quand on positionne la bague optique sur la position macro. Résultat, les sujets seront un peu mieux dans le cadre, si on prend bien la peine de les placer dans le cercle.
Visée déportée oblige, la précision du cadrage reste évidemment bien en deçà d’une visée au travers de l’optique (TTL pour through the lens). Si on rate moins de détails, la focale plutôt grand-angle de Fujifilm n’est pas idéale pour les gros plans (ne parlons même pas de macro). C’est un progrès, mais une solution numérique (smartphone/appareil photo numérique + imprimante Instax Mini) sera plus efficace dans cet exercice.
Même optique, même chimie : les images produites par ce boîtier ont les mêmes qualités intrinsèques que celles des autres boîtiers photo Mini de la marque. Les couleurs sont plaisantes, les contours doux. La plage dynamique est plutôt bonne, mais ne vous attendez pas à un rendu HDR comme sur votre écran de smartphone. Ceci étant, et c'est là que le Mini 41 diffère de ses aïeuls, il nous a semblé que l'exposition est bien mieux gérée que par le passé.
© Adrian Branco / Les Numériques
L’appareil a beau être purement argentique, il profite d’une cellule de mesure de la lumière. Ce petit composant s’avère vital pour un produit qui imprime instantanément l’image capturée.
L'application gratuite Instax UP! permet de numériser vos instantanés…
Une fois la photo capturée, l'app produit un fichier .PNG avec gestion de la transparence, mais la définition n'est clairement au top.
Nous avons pu le vérifier empiriquement et aucune de nos images de test n’a présenté les effets de sous ou surexposition, malheureusement un peu trop fréquents avec les itérations précédentes (notamment quand on utilise le flash). Il ne s’agit évidemment pas d’un composant de pointe, mais cette nouvelle cellule limite le gâchis de film et c’est toujours bon à prendre.
Embrassant et perfectionnant le côté néo-rétro de ses appareils photo, Fujifilm signe avec l’Instax Mini 41 un boîtier instantané argentique assez exemplaire. Il expose mieux les photos que ses prédécesseurs, propose une position gros plan, se pilote très simplement et efficacement. Surtout, il profite d’un design hyper léché, qui en fait un vrai objet de design sur une étagère. À peine plus cher que des boîtiers plus enfantins tels que le Mini 12, c'est un très beau cadeau qui régalera la horde d’amateurs en quête d’un boîtier simple pour partager des instantanés de vie. Seuls les photographes experts, à la recherche de réglages manuels et d'une focale plus resserrée, pourraient être frustrés. Ceux-là pourront se rabattre sur l’Instax Mini 99, plus onéreux, mais plus complet.