Apnée du sommeil : un nouveau traitement oral sans masque réduit de 56 % les arrêts respiratoires et impressionne les chercheurs
Et si une simple pilule pouvait bientôt remplacer le redouté masque de nuit des personnes atteintes d’apnée du sommeil ? Une nouvelle combinaison médicamenteuse, issue d’un essai clinique majeur, pourrait changer la donne.
Un dispositif CPAP (abréviation de Continuous Positive Airway Pressure ou PPC, Pression Positive Continue) © Andrey Popov
Des chercheurs viennent de franchir une étape prometteuse dans la lutte contre l’apnée obstructive du sommeil (AOS). En parallèle des essais réussis d'Incannex Healthcare et de son traitement IHL-42X, voici qu'une autre pilule combinant deux molécules bien connues a démontré, dans un essai de grande ampleur, une réduction marquée des interruptions respiratoires nocturnes.
Ce traitement, développé par la société Apnimed, ouvre la voie à une alternative concrète au masque à pression positive, souvent mal toléré par les patients.
Apnée du sommeil : “un grand pas vers la médecine de précision” grâce à cette pilule révolutionnaire
Pour des millions de personnes atteintes d’AOS, la nuit est un terrain miné. Arrêts respiratoires répétés, oxygénation en chute libre, réveils inconscients : un cocktail à haut risque pour le cerveau comme pour le cœur. Jusqu’ici, le traitement de référence reposait sur des dispositifs CPAP (pression positive continue), efficaces mais contraignants. Beaucoup abandonnent. Alors, l’idée d’un simple comprimé à avaler avant de dormir ? Elle relevait presque du fantasme.
Nous entrons clairement dans l’ère de la médecine de précision appliquée au sommeil. Ce médicament en est une avancée majeure.
Baptisé AD109, ce traitement oral combine l’atomoxétine — un stimulant utilisé contre le TDAH — et l’aroxybutynine, dérivé d’un médicament contre l’hyperactivité vésicale. Leur rôle ? Tonifier les muscles des voies aériennes supérieures, en particulier le muscle génioglosse, pilier de la base de la langue. Résultat : un pharynx moins sujet à l’effondrement pendant le sommeil.
Il est assez clair que cette combinaison médicamenteuse réduit les épisodes d’apnée obstructive du sommeil. Et elle atténue la gravité des chutes d’oxygène pendant le sommeil. C’est enthousiasmant.
Cette image illustre de manière claire le mode d’action combiné des deux molécules clés du traitement AD109 (atomoxétine + aroxybutynine) dans le cadre de l’apnée obstructive du sommeil © V. Altounian, SCIENCE
Lors d’un essai mené sur 646 patients pendant six mois, les participants traités ont connu 56 % d’événements obstructifs en moins que ceux sous placebo. Mieux encore : 22 % d’entre eux ont atteint un contrôle quasi total de la maladie, avec moins de cinq arrêts respiratoires par heure. Et ce, indépendamment du poids des patients, ce qui marque une nette rupture avec les traitements liés à la perte de masse corporelle comme le Zepbound.
Mais ce n’est pas encore un rêve parfaitement cousu. Des questions demeurent : le médicament améliore-t-il la somnolence diurne ? Est-il sûr à long terme ? Des effets secondaires liés à l’atomoxétine (hausse de la pression artérielle, sommeil moins réparateur) sont à surveiller, tout comme l’impact sur les marqueurs inflammatoires.
En dépit de ces réserves, l’enthousiasme est palpable. Pour de nombreux spécialistes, AD109 pourrait inaugurer une nouvelle ère : celle de la médecine du sommeil de précision, où le traitement ne serait plus une punition nocturne, mais une solution discrète et ciblée. L’approbation par la FDA est espérée pour 2026.
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